Pour réaliser ce corpus de moulages en plâtre présenté à la Galerie B-312, l’artiste a eu recours à des objets usuels, souvent industriels ou manufacturés, mais qui acquièrent une nouvelle présence lorsque recopiés dans un autre matériau. Par cette simple opération de transmutation de la matière, un écart se crée et rappelle combien la sculpture met en scène et à distance son sujet. En même temps, ces objets incarnent plusieurs paradoxes : des formes familières qu’on voudrait toucher deviennent inaccessibles, figées dans la matière ; des œuvres uniques sont élaborées à partir d’une technique de copie. Placés sur des socles de dimensions variables ou protégés derrière des vitrines de Plexiglas, ces objets mettent en relief les codes et les conventions régissant l’appréciation des œuvres d’art. L’artiste questionne la présence, le statut et l’effet de ces dispositifs dans la mise en contexte des œuvres. Avec une simplicité étonnante, Quelque chose nous rappelle combien la valeur symbolique de l’objet est malléable et tient à peu de chose, à presque rien. — Mathieu Ménard
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